L'accaparement des terres des communautés indigènes est devenu une problématique mondiale. Mais celle-ci est éminemment présente en Malaisie et plus particulièrement dans l'état de Sarawak, situé sur l'île de Bornéo.
L’Etat de Sarawak n’a intégré la fédération de Malaisie qu’en 1963, soit 5 ans après le départ des colons anglais. Ce n’est qu’après la promulgation d’un nombre important de lois favorisant la protection des droits des communautés indigènes que l’Etat de Sarawak a rejoint la fédération de Malaisie. Selon son code foncier datant de 1958, l’entretien et la culture des terres vierges confèrent aux indigènes un droit permanent sur ces terres. Cependant, ce code a été amendé de nombreuses fois depuis les années 1970, période à laquelle le pays est entré dans une ère d’industrialisation importante.
De nombreuses communautés ont déjà été chassées de leurs terres et leur domaine cultivable leur a été repris. Les indigènes bénéficient certes du droit coutumier sur les terres qu’ils occupent, mais possèdent rarement de titres attestant de leur statut de propriétaires. Le gouvernement use de cette faille pour céder des licences d’exploitation de leurs terres à des entreprises privées, pour les plantations de palmiers à huile, l’exploitation forestière des bois précieux ou encore la construction de barrages hydro-électrique. Aujourd’hui, près de 70% du territoire de Sarawak a été livré aux compagnies d’exploitation forestière.